Chopin-concerto n°2.


 

L'interprète :

Né dans une famille juive de Lodz, Arthur Rubinstein n'a aucun lien de parenté avec le célèbre pianiste et compositeur russe Anton Rubinstein (1829-1894).

 

Il donne son premier concert dans sa ville natale en 1894, et, dès 1898, le violoniste Joachim le prend sous sa protection, et l'envoie étudier à la Hochschule für Musik de Berlin. Il débute sa carrière dans la capitale allemande, et commence très vite à jouer dans d'autres pays, notamment en Pologne. Pendant son adolescence, il ne va pas au lycée, mais son précepteur lui donne une culture si solide que, dès ses quatorze ans, il lit les littératures polonaise, russe, française, anglaise, et allemande dans le texte.

 

En 1904, il se rend à Paris, où il rencontre Ravel, Dukas, et joue même le Second Concerto pour piano de Saint-Saëns en présence du compositeur. Pourtant, en 1908, endetté et profondément déprimé, il tente de mettre fin à ses jours. La tentative échoue. C'est le signe du destin. Dès lors débute une vraie carrière internationale entre les États-Unis, l'Australie, l'Italie, la Russie, et la Grande-Bretagne. Durant la première guerre mondiale, il vit surtout à Londres, et entame des tournées en Espagne et en Amérique du Sud, qui lui permettent de mieux connaître les compositeurs tels que Falla, Granados, Albeniz, ou même Villa-Lobos. Ce dernier lui dédie d'ailleurs une pièce.

 

Mais il faut attendre les années 1930 pour que le pianiste jouisse vraiment d'une renommée internationale. En effet, jusqu'à cette date, les grands pianistes tels que Sergueï Rachmaninov ou Josef Hofmann font de l'ombre à Rubinstein, et plus globalement à tous les autres pianistes. Mais les années 1930 marquent la fin de carrière de ces deux géants, et laissent la place aux « jeunes ». Or, la plupart sont peu intéressants, et percutent le piano. Rubinstein, avec son tempérament romantique, trouve alors sa place : à la fois successeur des grands pianistes post-romantiques, et représentant d'une nouvelle génération.

 

En 1932, le pianiste se retire quelques mois de la scène pour travailler sa technique et son répertoire.

 

Durant la Seconde Guerre, il s'installe aux États-Unis, et devient citoyen américain à part entière en 1946. Puis il refuse à jamais de se produire à nouveau sur le sol allemand après l'Holocauste (en fait dès après le commencement de la guerre en 1914, il ne joua plus jamais en Allemagne comme le premier tome de son autobiographie l'affirme). Ce qui ne l'empêche pas de parcourir encore le monde durant trente ans, malgré un début de cécité qui se déclare en 1975. Son dernier concert a lieu en juin 1976 à Londres.

 

Il publie sa biographie en 1980 avant de s'éteindre deux ans plus tard, toujours jeune et plein d'humour mais presque aveugle, à l'âge de 95 ans, à Genève en Suisse.

 

À la question de Jacques Chancel lors de l'émission de télévision française Le Grand Échiquier qui lui est consacrée : « Croyez-vous à l'au-delà? », il répond: « Non, mais ça me ferait une bonne surprise! ». Le 20 décembre 1983 (premier anniversaire de sa mort), une urne contenant ses cendres est enterrée en Israël, sur un terrain dédié maintenant surnommé "Forêt Rubinstein" qui surplombe la forêt de Jérusalem. (Cela fut décidé avec les rabbins pour que la forêt principale ne tombe pas sous le coup des lois religieuses gouvernant les cimetières.)

 



04/12/2008

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